Chers amis et sympathisants,

agco_en_logoAthènes, le 1er juillet 2013

Depuis six mois déjà, nous sommes confrontés à des poursuites graves contre le mouvement de l’objection de conscience. Les persécutions vindicatives par des fonctionnaires militaires ont donné lieu à des arrestations et à des sanctions « photographiques » qui visent à la disparition des objecteurs de conscience.

Six procès et plus de dix arrestations d’objecteurs de conscience aux convictions philosophiques, qui n’ont jamais dissimulé leurs coordonnées et leurs lieux de résidence, prouvent que les bureaux de conscription ont réagi immédiatement et agressivement contre la vague de plus en plus grande de personnes qui refusent d’effectuer le service militaire. L’attaque de la part de l’appareil militaire se développe à tous les niveaux de la vie quotidienne des citoyens, alors que l’on observe un changement de traitement judicaire des objecteurs : ils sont jugés dans des salles d’audience qui ne traitent pas d’autres affaires pour que leur parole ne soit pas entendue. Des tribunaux privés, avec des salles « réservées » à quelques-uns… D’un coté, les défenseurs de l’accusé, de l’autre, les gendarmes, les policiers de l’armée.

Les faits mentionnés ci-dessus ne nous surprennent pas. La Grèce occupe la dernière position des vingt-sept pays de l’Union Européenne et se place, selon le BEOC, au 4e rang des 47 pays du Conseil de l’Europe (après la Turquie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie) en ce qui concerne les violations des droits des objecteurs de conscience. Parallèlement, elle se trouve, selon le SIPRI, à la première place pour les dépenses d’équipement militaire. Ces violations (de la part des bureaux de conscription et des procureurs), ont entraîné pour le seul mois de juin :
1.    l’arrestation de Mihalis TOLIS à Yannena (3/juin)
2.    l’arrestation (11/06) et le procès de Nikos KARANIKAS (44 ans) à Thessalonique 
3.    le procès et la condamnation de Menelaos EXIOGLOU à Athènes (20 juin)
4.    l’arrestation au Pirée de Lazaros PETROMELIDES (50 ans), le jour même de sa participation au procès d’EXIOGLOU, en tant que témoin-défenseur, et de sa libération à la suite du versement d’une caution d’un montant de 5 500 €.

Des procès sont déjà prévus au prochain semestre pour Nikos KARANIKAS, Menelaos EXIOGLOU, Mixalis TOLIS, Mpampis AKRIBOPOULOS, Dimitris NIOTIS, Dimitris SOTIROPOULOS, ainsi que ceux déjà mentionnés. Dans le même temps, les hommes qui n’entrent pas dans l’armée (parmi lesquels des objecteurs et des personnes qui souhaitent effectuer un service civil mais qui n’obtiennent pas l’accord du comité responsable) sont condamnés à une amende de 6 000 €. Le Conseil Européen des Droits de l’homme a établi que le refus d’enrôlement pour raisons de conscience constitue un droit humain fondamental et a considéré que les Cours de justice militaires ne peuvent pas juger les objecteurs, qui sont parfois jugés à plusieurs reprises pour leur position. Ignorant ces décisions, la Grèce tente, par des poursuites pénales et des jugements administratifs de sanctionner moralement, physiquement et financièrement ceux qui exercent leur droit.

Nous invitons les groupes, les collectifs d’initiatives, les partis politiques et tout citoyen sensible et pensant en Grèce et à l’étranger, à soutenir notre effort et à contribuer financièrement à la caisse mise en place pour la défense des objecteurs poursuivis, en versant le montant de leur choix. Au moment où la suppression se déploie sur la société grecque, ceux qui défendent la notion de « droit » sont considérés comme des ennemis de l’État et le premier emprisonnement d’un des objecteurs de conscience, dix ans après la dernière condamnation, semble plus proche que jamais.
Association des objecteurs de conscience grecs

Coordonnées bancaires: Banque Nationale de Grèce : 139/953243-92
ΙΒAN : GR7301101390000013995324392, BIC:ETHNGRAA, Dimitris Sotiropoulos, Lazaros Petromelidis

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