Solidarité avec les objecteurs de conscience, les militants anti-guerre et les civils de toutes les parties au conflit ; pour un soutien concret depuis l’Europe

Le Bureau européen de l’objection de conscience (BEOC) exprime son respect et sa solidarité envers les courageux objecteurs de conscience, militants anti-guerre et civils de toutes les parties au conflit, et appelle l’Europe à leur apporter un soutien concret :

  • l’Europe doit cesser d’attiser la guerre directement ou indirectement, et se concentrer sur la diplomatie, la prévention des conflits et leur résolution non violente. Comme mouvement d’objecteurs de conscience, nous déplorons les préparatifs en temps de paix qui rendent possible la guerre : développement, production et commerce des armes – y compris nucléaires -, et entraînement de soldats. À l’heure actuelle, tous les pays européens doivent ouvrir leurs frontières et accorder le statut adéquat à toutes les personnes réfugiées de nationalités ukrainienne, russe, biélorusse ou autre, y compris mais non exclusivement les militants anti-guerre et objecteurs de conscience, tant civils que militaires qui objectent aux forces armées ou en désertent. Le plein accès aux soins de santé, au logement, à l’éducation et à l’emploi doit être accordé à tous les réfugiés. Par exemple, les universités européennes doivent admettre les étudiants ukrainiens et russes qui cherchent à fuir la guerre, afin qu’ils puissent poursuivre leur éducation en Europe ;
  • la Russie et l’Ukraine doivent donner à tous les civils qui fuient les zones de conflit l’accès à des corridors humanitaires sûrs, et observer strictement le droit international humanitaire et la législation internationale des droits humains, y compris le droit à l’objection de conscience au service militaire ;
  • la Russie doit cesser toutes ses opérations militaires et retirer de l’Ukraine toutes ses troupes. Des civils meurent et des militaires russes commettent des crimes de guerre. La Russie doit aussi mettre fin à la répression du journalisme indépendant, des protestations anti-guerre et des dissidences sur son territoire ;
  • l’Ukraine doit lever, pour tous ses citoyens masculins entre 18 et 60 ans, la restriction du droit de quitter son territoire, qui a été imposée pour la durée d’application de la loi martiale. Cette restriction discriminatoire et illégale constitue une violation flagrante de la liberté de mouvement.

« Le BEOC condamne fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que l’expansion de l’OTAN vers l’est. Il appelle tous les soldats à ne pas participer aux hostilités, et tous les conscrits à refuser le service militaire », a déclaré aujourd’hui Alexia Tsouni, présidente du BEOC.

Bruxelles, le 15 mars 2022